vendredi 12 juin 2015

La mort de King Kong

journaldugeek.com
 
Pour les élèves curieux de la découvrir, voici le lien pour visionner la dernière séquence du film King Kong de 1933 :



Et le lien pour  la célèbre publicité pour le grand magasin parisien la Samaritaine, qui en est la parodie :


 
Bonnes vacances !

 

vendredi 5 juin 2015

Bilan



         Notre classe de 2nde2 du Lycée Pierre Bayen a été choisie pour bénéficier d'un Projet Artistique Globalisé réparti sur l'année. Ce projet a commencé dès le début de l'année par des recherches sur le thème présenté : Monstres réels, monstres rêvés. En partant sur la figure du monstre, les trois professeurs participants à ce projet, Mme Hugenell, professeur de français, Mr Gauthier, professeur d'histoire-géographie et Mr  Barrière, professeur d'anglais, nous ont fait étudier les différents types de monstres, par des œuvres littéraires, des recherches à la Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale, des courts-métrages, des pièces de théâtre. Ce projet a donné lieu à une représentation créée par notre classe sur de courtes histoires jouées en théâtre d'ombres.

         Depuis le début de l'année jusqu'à mi-avril, nous avons étudié des œuvres sur la figure du monstre. En français, nous avons visionné  La Belle et la Bête de Jean Cocteau. En effet, ce film sorti en 1946 est une réflexion sur l'image du monstre. Il s'interroge sur la nature de la monstruosité, est-elle forcément physique ou peut-elle être plus subtile ? Sous le personnage d'Avenant, se cache un être violent, arrogant, égoïste, prêt à abuser de la Belle pour assouvir ses désirs. N'est-il pas le vrai monstre ? Le film est sorti à l'époque des camps de concentration et du procès de Nuremberg. Cocteau a été marqué par cette monstruosité et a réfléchi à la vraie nature du monstre. Le film de Cocteau m'a beaucoup plu car c'est un classique, 70 ans après sa sortie, ce chef d’œuvre a toujours autant fasciné le public, dont moi. Il nous emporte dans un monde féerique, il nous plonge dans un rêve éveillé, où l’irréel et le réel se confondent. Ce film est rempli de poésie, de magie, de beauté... Avec Cocteau, on reste naïfs comme des enfants, c'est magique. 

         En français, nous avons également étudié le recueil de nouvelles Serpentine de Mélanie Fazi, surnommée « la princesse du fantastique ». Ce recueil comporte dix nouvelles fantastiques. La figure du monstre est présente dans ce recueil par le surnaturel. Ce recueil m'a beaucoup plu car je n'avais jamais lu auparavant de recueil de nouvelles fantastiques et ce fut une découverte. Mélanie a une capacité à faire glisser le réel vers le surnaturel que j'ai beaucoup aimé. Elle nous transporte dans une ambiance mystérieuse, inquiétante et étrange.

         La semaine du 21 au 24 avril a été le point fort de ce projet PAG. Durant cette semaine, les choses se sont accélérées, on a d'abord dû terminer le storyboard de notre histoire, puis passer à la fabrication des gabarits (les dessins, les découpages etc.). Ensuite, chaque groupe est passé plusieurs fois sur scène pour répéter son histoire. Ce que j'ai préféré dans cette semaine très intense a été les répétions. Chaque répétition est unique, à la prochaine répétition, on apprend davantage dans la manipulation mais aussi dans la manière de dire son texte, c'est tout un art ! Monsieur André Parisot qui est venu nous aider dans la réalisation de notre spectacle a été à l'écoute de ce qu'on voulait faire. Il a proposé ses idées, on a ensuite discuté ensemble et on s'est mis d'accord. Monsieur Parisot ne nous a pas imposé ses idées, il s'est adapté à nos envies et c'était vraiment intéressant.

         La représentation de notre spectacle a eu lieu le vendredi 24 avril 2015 à 19h30 en  salle des conférences de notre lycée. Durant quelques heures, le stress était présent jusqu'au moment où le spectacle s'est clôturé. La représentation a été très riche pour moi, elle m'a permis de prendre plus confiance en moi, d'être moins timide sur scène. L'ambiance de mon groupe était géniale, ce qui a rendu notre passage sur scène sans fausse note. On s'est parfaitement entendu sur les petits détails à manipuler durant la représentation. Ce projet PAG n'est que du positif pour moi, il m'a fait connaître des œuvres sur la figure du monstre mais m'a aussi permis de donner une représentation mêlant la magie des ombres et l'histoire des ombres.

         Le projet PAG a été très intéressant dans sa globalité. Il nous a apporté des connaissances culturelles, par les œuvres littéraires, les pièces de théâtre, le film de Jean Cocteau. La semaine banalisée a été une « coupure » dans l'année scolaire et nous a permis d'apprendre différentes choses sur le spectacle vivant. Le théâtre d'ombres est un art complexe mais que nous avons su apprivoiser. 

Léa

jeudi 4 juin 2015

Bilan

Le 24 avril 2015, nous avons présenté un spectacle d'ombres et de lumières. Mais un spectacle de ce type ne se monte pas en une journée, il nécessite un travail long et minutieux. Tout a donc commencé le mardi 2 septembre. Nous autres, élèves de la classe de seconde 2, avons appris que notre classe était désignée pour participer au Projet Artistique Globalisé, plus communément nommé P.A.G. Il s'agit de travailler durant toute l'année autour d'un même thème : le monstre et la monstruosité, tout cela afin de passer une semaine « banalisée » d'atelier artistique pour mettre en scène et monter nos histoires sous forme de théâtre d'ombres. Nous avons donc travaillé dans trois matières différentes : l'Histoire (avec notre professeur principal, M. Gauthier), le Français (avec notre professeur de lettres, Mme Hugenell) et l'Anglais (avec notre professeur, M. Barrière). Je vais donc vous présenter les différentes étapes de ce projet ainsi que mes impressions sur ce dernier, des recherches à l'atelier.

La première étape du projet est la recherche. Tout d'abord, nous avons étudié par groupes en Accompagnement différents types de monstres, ainsi qu'en Français où nous avons fais des recherches sur Gustave Doré et ses gravures. En parallèle, nous avons lu plusieurs œuvres littéraires autour de notre objet d'étude telles que Le Docteur Moreau de H.G. Wells, Britannicus de Jean Racine ou encore Serpentine de Mélanie Fazi. Nous avons par ailleurs vu le film de Jean Cocteau La Belle et la Bête, aussi étrange que poétique et le court-métrage L'étrange récit de Victor Karloch réalisé par Kevin McTurk, mettant en scène des marionnettes. Mais la partie que j'ai le plus appréciée pendant cette première partie fut en Anglais, lors de l'étude de la légende Viking Beowulf. Ecrite par un moine au Xème siècle, il s'agit à l'origine d'une chanson du VIIème siècle qui conte les aventures épiques du guerrier scandinave Beowulf. Dans la légende, Beowulf aide le roi Hrothgar contre le terrible monstre qui vient tuer, chaque nuit, un de ses soldats. Beowulf chasse donc le monstre, le trouve et le tue. Finalement, Beowulf sera tué par le feu empoisonné d'un dragon. Ce travail a mené à l'apprentissage du prologue de Beowulf, ainsi qu'à sa mise en scène sous forme de théâtre d'ombres. Ainsi nous avons pu fabriquer pour la première fois des figurines et les manipuler derrière un écran, une sorte d'avant-goût du travail qui nous attendait en avril. J'ai beaucoup apprécié ce moment car il a été nécessaire de bricoler par ses propres moyens, de rafistoler et dessiner. De plus passer devant plusieurs personnes est habituellement un trac plus grand, en fin de compte être cachée derrière un écran, c'est bien plus simple.

La deuxième grande étape de notre projet a été la rédaction et l'apprentissage de nos histoires respectives. Nous avons formé nos groupes, et commencé à travailler ensemble sur un scénario. Nos premières idées étaient un peu farfelues, et d'une complexité sans nom. En effet, présenter des monuments historiques qui prennent vie et écrasent les villes où ils sont situés aurait été quelque peu difficile à mettre en scène, dans notre cas. C'est alors qu'est arrivée l'idée de Jules Verne. Nous étions enthousiastes à l'idée de faire une « épopée » qui donnerait naissance comme par magie aux deux œuvres de cet auteur : Voyage au Centre de la Terre et 20 000 lieues sous les mers. Avant même d'écrire notre scénario, nous avions dessiné les différentes étapes dans une ébauche de ''storyboard''. Mais la période de l'apprentissage est arrivée, nous étions quatre et notre saynète ne possédait que trois personnages. Je ne peux pas nier avoir été légèrement déçue de ne pas avoir joué vraiment de rôle (le cri du ptérodactyle n'en étant pas réellement un). Les autres se sont donc entraînés, et le résultat était vraiment encourageant, même sous forme de théâtre classique !

Le temps de l'atelier est arrivé, il s'agissait de la dernière ligne droite. Nous avions eu une journée, quelques semaines avant, pour découvrir notre mentor : M. Parisot. Il nous a présenté son travail de marionnettiste, ses différents spectacles ainsi que certaines de ses marionnettes. Il avait l'air plus que passionné par son métier. Personnellement, il ne me viendrait pas à l'idée de prendre cette voie pour un métier futur, de plus les marionnettes qu'il nous a montrées étaient légèrement effrayantes. Durant l'après midi de cette première journée, nous avons dû créer nos storyboards ''officiels''. Comme j'adore dessiner, ce moment a été très plaisant (c'est aussi la raison qui m'a poussé à tenter une affiche). La vraie semaine d'atelier a débuté le 21 avril 2015, par le découpage de nos décors et personnages (dessinés auparavant pendant certaines heures d'accompagnement). Le carton a été une vraie torture au découpage. Etant donné que M. Parisot nous l'avait rapporté, il avait pris la machine appropriée au découpage. Or une machine pour 36 élèves, c'est peu. Il fallait donc tenter de le faire soi-même. Heureusement pour notre groupe, nous avions peu de décors, plus ou moins ornés selon les parties. Une fois tout notre matériel découpé, assemblé, attaché aux tiges et collé, nous avons pu nous exercer pour la première fois derrière l'écran. Autant dire que les difficultés venaient seulement de commencer. Entre nos problèmes avec les tiges (pour certaines posées à l'envers), avec les transitions, avec la coordination et surtout avec les tentacules de notre pieuvre, notre saynète était loin d'être prête. Surtout lors du premier (et dernier) filage, le vendredi après-midi. On pouvait sentir la tension monter au sein du groupe, et de la classe. Je pense que pour ne pas avoir peur de se représenter, il faut se sentir près. Seulement, je ne me sentais pas tout à fait prête. 
 
Car en plus de la manipulation derrière l'écran, il y avait le discours. En effet, Nicolas et moi avons été élus pour faire une déclaration au nom de tout les élèves de la classe au début du spectacle, sur scène. Nous l'avons écrite, apprise, répétée et mise en scène avec d'autres élèves de la classe : ainsi nous avons décidé tous ensemble de faire des pancartes d'encouragement pour le public « Applaudissez ! », « Rires ! », et surtout de leur donner un conseil, une citation, affichée sous forme d'ombre sur les écrans : « Restez naïfs comme des enfants. » de Jean Cocteau. Nous avions concocté tous ces panneaux quelques heures avant le spectacle, et ce temps a permis en quelque sorte de penser à autre chose que notre montée sur scène. De plus, faire ce discours signifiait avoir un rôle réel à jouer, même si cela signifiait aussi parler devant un public. A l'arrivée des spectateurs, nous étions déjà derrière les écrans. C'était la première fois que je faisais ce genre de discours (j'imagine que pour Nicolas aussi) et au moment d'entrer sur scène, mon trac était si prenant que j'ai débité mon texte sans même réaliser ce que je disais. Une fois le discours passé, il fallait attendre le tour de notre pièce et donc regarder les autres. Je n'aurais jamais pensé qu'en une semaine on pouvait faire ça. Sachant que le filage avait été quelque peu catastrophique, le résultat final était vraiment réussi ! En définitive notre manipulation et interprétation était bien mieux que lors des entraînements. Par conséquent, l'ambiance de la classe pourrait être qualifiée d'euphorique à la fin du spectacle. 
 
Ainsi, le P.A.G. m'aura appris énormément de choses sur la monstruosité, sur les autres mais aussi sur moi-même. C'est une expérience qui m'a énormément plu, elle m'a fait ressentir de nombreux sentiments paradoxaux : de la peur, de la fierté, de l'inquiétude, de la joie et bien d'autres. Elle m'a aussi permis de vaincre pour un instant ma timidité et ma peur de parler en public. Par ailleurs, ce projet m'a sensibilisée à l'art vivant, aussi bien le spectacle de marionnettes que le théâtre. Les connaissances que je viens d'acquérir et l'aventure que je viens de vivre resteront gravées dans ma mémoire.

Clara S.

mercredi 3 juin 2015

Bilan

Extraits des bilans écrits par les élèves de la classe

L'atelier s'est déroulé dans une ambiance calme et détendue tout en travaillant, ce qui l'a rendu fort agréable à vivre. C'est une expérience assez particulière, car nous n'avons pas l'habitude de travailler dans ces conditions. C'est comme si nous étions dans notre bulle, éloignés des autres sans avoir l'impression de travailler, pendant quatre jours.

Tout ce travail a abouti à une représentation le vendredi 4 avril au soir. Ce moment fut assez particulier, car nous n'étions plus tout seuls à jouer en salle des conférences, il y avait tout un public venu pour nous voir jouer, et personnellement c'est le moment que j'ai préféré. La sensation d'avoir travaillé pendant toute une semaine pour un résultat pareil est assez exceptionnelle. Toutes les petites craintes que nous éprouvions lors du filage se sont envolées pour laisser place à la magie du spectacle. On ne réfléchit plus, tout vient tout seulet l'on sait ce qu'on doit faire, et ce grâce aux conseils de M. Parisot qui nous a vraiment aidés sur la façon de faire avec nos marionnettes. Le fait d'être derrière des écrans et donc de ne pas voir le public aide également à se sentir plus à l'aise. Le spectacle a étté réussi et le travail fourni a porté ses fruits. Néanmoins, je trouve que le spectacle est passé tellement vite que l'on n'imagine pas le travail qu'il y a derrière, durant l'atelier, mais aussi le travail fait en cours.

Mathilda 

Un des aspects essentiels du PAG est la rencontre avec M. Parisot, l'artiste qui nous a aidés à relever le défi... Sa plus grande qualité de mon point e vue est sa compréhension envers les histoires que nous avions écrites, car il ne se les imaginait pas de la même façon que nous, mais il nous accompagnés jusqu'au bout de nos idées sans nous "réorienter", tout cela accompagné de patience, d'implication et de bonne humeur.

Le plus important et ce qui nous a aidés, c'est l'ambiance "cocon" entre nous les élèves et la complicité avec nos trois professeurs et M. Parisot. L'entraide était aussi parmi nous. Par exemple, il nous fallait deux voix masculines pour notre pièce, et Nicolas et Raphaël ont tout de suite accepté. Ils nous ont même proposé de nous aider pour les décors. Les musiciens de notre classe ont aussi apporté une touche de couleur avec le piano et le saxophone entre deux saynètes, pendant l'installation du groupe.

Nous avons été confrontés au désaccord, ce qui nous a incités à argumenter et à laisser des des idées disparaître pour en voir naître d'autres. Ce projet nous a fait partager une très grande aventure humaine, très riche en émotions pour ma part. Ce projet nous a ainsi tous rapprochés et laissé de très beaux souvenirs... Nous avons rencontré un artiste formidable qui nous a transmis son savoir-faire et nous a fait découvrir le théâtre d'ombres. Je tiens à remercier nos trois professeurs sans qui tout cela ne se serait pas passé comme ça, M. Parisot qui nous accordé son temps, et tous ceux sans qui ce projet n'aurait pas pu exister, à savoir ceux qui ont participé à son financement. Je souhaite à tous de vivre ce que j'ai vécu avec mes camarades de classe que je remercie également. Alors mille mercis pour cette aventure, et que celle-ci se reproduise pour les générations futures.

Lucie

Bilan

Extraits des bilans écrits par les élèves de la classe

J'ai aimé Le Malade imaginaire car les caractéristiques du théâtre sont plaisantes, comme le fait de parler tout seul qui devient normal au théâtre mais qui est surréaliste dans la vie réelle car la personne passerait pour folle. Quand on lit seulement la pièce sans la voir représentée, tout est flou et partiellement incompréhensible, alors qu'une fois que la pièce est jouée tout est clair et net, avec l'utilisation d'accessoires qui permettent de mieux comprendre l'histoire.
Lilyan

J'ai réellement apprécié cette semaine de répétition et de préparation par l'agréable ambiance qu'il y avait. Nous avons réussi à rester sérieux et productifs en autonomie... ce projet nous aura appris à travailler équitablement en groupe, à pratiquer l'art du théâtre d'ombres et de la marionnette, à enrichir nos connaissances et à nous respecter les uns les autres dans nos efforts et notre travail.
Soraya

André Parisot a été extraordinaire tout au long de la semaine. Lorsqu'on avait besoin de lui, il était toujours présent. Il trouvait les solutions à nos problèmes de gabarits. Au moment de monter sur scène, il reprenait chacune de nos saynètes, une par une, pour essayer de perfectionner au maximum. Son travail a été récompensé le soir du spectacle. Il donne vraiment d'excellents conseils. Pour ma part il m'a aidée à donner l'intonation juste, alors que pour moi cela paraissait impossible de me mettre dans la peau d'une araignée !
Evangéline

Ce projet fut une expérience géniale et très enrichissante, rien ne m'a déplu et le sujet était très bien choisi. Lors de la représentation je me suis rendu compte que derrière l'écran nous sommes comme immunisés, nous ne stressons pas, nous n'avons peur de rien. Alors qu'en dehors de l'écran, pour jouer de la musique par exemple, nous nous rendons compte de la réalité et rien ne nous protège, alors on se met à stresser...
Lorenzo 

Au début nous n'étions pas enchantés à l'idée de faire le PAG, même si nous avions du coup une semaine banalisée! Mais au fur et à mesure de l'année, avec les travaux que nous faisions en rapport avec le thème des monstres, nous étions de plus en plus contents et impatients. 

Ce qui m'a particulièrement plu, c'est le travail sur Beowulf en anglais. Beowulf est un poème anglais qui parle de rois danois et de monstres. C'est très intéressant de lire un poème en anglais car ça suit finalement les mêmes règles que la poésie française. Nous avons ensuite appris le prologue afin de le réciter, mais ce n'est pas tout, nous devions aussi créer une marionnette pour mimer le texte en ombres chinoises. C'était intéressant de voir les idées de chacun et à quel point c'était différent.
Léa

Ce long travail m'a été pénible pendant toutes les sessions en groupe. Je me rends compte que je n'aime pas travailler avec des gens et qu'il faudra que je fasse attention au choix des partenaires avec qui je travaille. Au début je croyais que je n'avais rien retiré de ce projet, mais après réflexion, les problèmes que mon groupe a rencontrés me serviront de leçon.
Inès

Cet atelier a été bénéfique pour le travail en groupe. En effet travailler par groupes de quatre imposait quelques difficultés. Il est agréable de travailler avec des camarades que l'on apprécie, mais on peut être distrait, avoir envie de parler d'autre chose... Il nous a donc fallu nous autogérer afin d'éviter les débordements et rester concentrés sur ce que nous faisions. Il fallait aussi répartir le travail de la façon la plus équitable possible entre tous. Travailler en groupe implique également des désaccords qu'il faut résoudre pour satisfaire tout le monde. Travailler en groupe n'est donc pas toujours facile, mais on apprend à le gérer pour en faire un atout.
Floriane

Le vendredi après-midi, nous avons fait une répétition générale pour travailler surtout les transitions entre les pièces. Cette répétition n'a pas été réussie, mais fort heureusement nous avons vérifié le dicton "Répétition ratée, spectacle réussi".
Nicolas

 

mardi 2 juin 2015

Bilan



  Durant l’année scolaire qui s’achève, la classe de 2°2 a participé à un PAG. Ce projet a été dirigé par Mme Hugenell, Mr Barrière et Mr Gauthier pour aboutir  à un spectacle le 24 avril 2015. Nous avons eu le soutien de Mr Parisot qui est le directeur et l’un des acteurs de la compagnie « La Boîte Noire". La classe a travaillé sur le thème « Monstres réels, monstres rêvés » à l’aide de différentes activités en amont d’un atelier qui a débouché à une représentation. Il  y eut deux périodes durant ce projet : avant et pendant.

  Avant la semaine de la conception des décors et autres nous avons eu différentes activités qui nous ont permis de mieux comprendre et d’aborder le thème de la représentation. Parmi elles il y eut la projection du film La Belle et la Bête sorti en 1946, réalisé par Jean Cocteau et avec Jean Marais et la lecture du recueil de nouvelles fantastiques Serpentine de Mélanie Fazi.

  Le film La Belle et la Bête est un film réalisé par Jean Cocteau en 1946 et avec Jean Marais dans le rôle d’Avenant et de la Bête et Josette Day dans le rôle de la Belle. Ce film s’inspire du conte de fées du même nom et possède une morale finale puisqu’à la fin Avenant qui est un homme beau se transforme en monstre à cause de sa nature et la Bête se transforme en prince charmant. On peut déduire que Jean Cocteau nous montre que la monstruosité n’est pas forcément physique. Certes je n’ai pas aimé ce film car je l’ai trouvé trop lent et pas assez immersif. Je me suis ennuyé durant certaines scènes notamment celle des chandeliers lors de l’arrivée de la Belle. Je trouve aussi que ce film n’est pas très surprenant.

  Mais j’ai aimé le recueil de nouvelles Serpentine écrit par Mélanie Fazi. Il est composé de 10 nouvelles fantastiques dont la longueur varie. Ces nouvelles mélangent des histoires de revenants, de double personnalité, d’encres magiques, d’êtres mythiques et fantastiques et des légendes mythologiques. Ce qui m’a plu est le fait que ce soient des nouvelles fantastiques. Les nouvelles que j’ai aimées le plus sont : « Mémoires des herbes aromatiques », « Serpentine » et « Rêves de cendres ». « Serpentine » m’a plus car elle m’a rappelée le livre Dr Jekyll et Mr Hyde écrit par R.L Stevenson. « Mémoires des herbes aromatiques » est la nouvelle que j’ai aimée le plus car elle combine le fantastique et la mythologie soit deux choses que j’adore. Enfin « Rêves de cendres » est une nouvelle que j’ai appréciée car le but du personnage principal est de retrouver un animal perdu, il est mythique car c’est un phénix et elle met tous les moyens en œuvre pour le retrouver quitte à se sacrifier. Même si cette nouvelle possède et une histoire et une fin tragique, ce qui m’a plu est simplement l’espoir du personnage pour retrouver son animal perdu.

  La seconde période concerne tout ce qui s’est passé durant l’atelier jusqu’à la représentation, par exemple le travail d’équipe pour les gabarits, le story-board, les répétitions, la création des personnages et des décors et la représentation en elle-même.

  Certes le travail d’équipe fut difficile car il y eut des disputes concernant de petites choses ou par rapport au travail de création et de représentation. Mais même si nous nous disputions nous avons réussi à finir dans les temps. C’est certes un point négatif malgré quelques points positifs comme la découverte du travail en équipe car je préférais toujours travailler seul mais cela reste une expérience enrichissante et je pense être capable de retravailler en équipe malgré mes réticences.

  Mais le point que j’ai aimé le plus fut la représentation car malgré le stress j’ai adoré la prestation de la classe. Certes je suis habitué à ce type de représentation avec plus ou moins autant de monde car pendant des années principalement en primaire j’ai participé à des kermesses où les thèmes principaux étaient la danse et la musique. Mais la découverte du théâtre d’ombres a été très enrichissante car j’avais au collège pratiqué du théâtre en anglais dans le cadre de l’option Anglais Renforcé et des portes ouvertes de mon collège, je préfère tout de même le théâtre d’ombres. Lorsqu’à la fin de cette pièce j’ai poussé ce hurlement, ce fut pour moi une libération totale du stress et la libération d’une immense pression. Je pense que je serais prêt s’il le faut pour un projet du même type.

  Ainsi malgré quelques points négatifs tels que le visionnage de La Belle et la Bête et la découverte du travail d’équipe, ce fut une expérience géniale et enrichissante parsemée de plusieurs points positifs tels que la lecture de Serpentine et plus précisément des nouvelles « Mémoires des herbes aromatiques », « Serpentine » et » Rêves de cendres » et le spectacle.   

Gwenaël

lundi 1 juin 2015

Bilan

Chaque élève de la classe a rédigé un bilan personnel de son expérience du projet. Voici quelques uns de ces textes ou extraits.

Serpentine est un livre passionnant par ses descriptions qui nous plongent dans l'histoire et nous font voir ce qui s'y passe réellement, nous montrant les démons qui hantent les personnes ou les lieux.
Lisa

Il y a eu quelques points négatifs concernant ce projet, car nous avons passé l'année entière à parler des monstres, ce qui devenait lassant.
Elina

 J'ai préféré le travail au CDI avec M. Gauthier. Il nous avait demandé de créer une histoire mettant en scène un monstre, moral ou physique. J'étais en groupe avec Elina. Au début, nous n'avions pas d'idée et nous étions prises du "syndrome de la page blanche" comme le surnomment les écrivains. Puis au fur et à mesure de nos recherches, en lisant des faits divers, des histoires surnaturelles, nous avons trouvé de nombreuses idées. Cependant pour chacune de nos histoires il nous manquait la fin, jusqu'à ce que nous tombions sur l'histoire du Titanic. De nombreuses rumeurs disaient qu'il n'avait pas coulé à cause d'un iceberg. Nous avons donc décidé de revisiter l'histoire du Titanic. C'est pourquoi j'ai préféré le travail au CDI : nous avons pu écrire une histoire et cette histoire est devenue celle que nous avons jouée sur scène lors du spectacle.
Joanna

Jouer une petite pièce qu'on a soi-même écrite et préparée avec son groupes d'amies, c'était vraiment formidable.... Etrangement lors du spectacle final j'ai eu l'impression de redécouvrir chaque pièce...
Chloé 

 A l'annonce du projet artistique, je m'interrogeai sur son déroulement et pensai ne pas être capable de manier et créer des marionnettes à tige, tout en récitant un texte que nous devions avoir écrit nous-mêmes et bien sûr appris parfaitement. Puis je n'étais pas vraiment enchantée de tout le travail qui nous avait été donné, mais au final tous les travaux effectués avaient leur part d'amusement, j'ai vraiment aimé ce projet et trouvé cette idée artistique très bonne et enrichissante...

Durant le PAG nous avons appris à cultiver notre esprit de groupe, à faire des propositions, à donner notre avis, à demander conseil, tout en gardant une atmosphère de travail et une ambiance joyeuse. Nous avons découvert les techniques utilisées pour construire des marionnettes à tige en carton, qui sont très précises : il faut être minutieux et rigoureux.Nous avons aussi appris à nous exprimer en public clairement, en parlant fort et en transmettant les sentiments éprouvés par les personnages. Nous avons pu découvrir comment s'organiser sur scène, comment placer les silhouettes, où mettre celles qui sont inutilisées. Nous avons connu un travail intense, sans interruption. Ainsi nous avons appris à nous connaître, à connaître les autres, le travail et le monde du spectacle.

Ce que j'ai le plus apprécié, ce sont les dernières répétitions et la représentation finale. Ce furent pour moi les moments les plus remplis  d'émotions : hâte, stress, joie, peur et soulagement. Ce furent aussi les moments les plus complices, où tout le monde se serrait les coudes, s'encourageait, se réconfortait et riait.J'ai beaucoup aimé le spectacle de fin, car nous avions tous hâte de monter sur scène et de montrer le résultat de notre travail, mais aussi nous avions peur de faire une erreur, une faute, un oubli ou de la casse. Et à la fin de notre prestation, quand on a entendu les applaudissements et qu'on a vu les flashes des appareils-photos, j'ai été rassurée, car je savais que nous avions réussi.

Ainsi le PAG a été très enrichissant et a permis à la classe de découvrir le monde des marionnettes à tige et l'univers du spectacle vivant. Nous tenons à remercier les professeurs et André Parisot, qui nous a apporté beaucoup d'aide et de connaissances. J'ai beaucoup aimé ce projet artistique, notamment le spectacle du 24 avril, qui fut extraordinaire. Cette idée était excellente, et je souhaiterais pouvoir y participer de nouveau ou assister au prochain spectacle.

Agathe
 

dimanche 31 mai 2015

Bilan

Chaque élève de la classe a rédigé un bilan personnel de son expérience du projet. Voici quelques uns de ces textes ou extraits.

Créer notre représentation du monstre

C’est le vendredi 24 avril au Lycée Bayen que nous avons présenté devant une salle comble notre spectacle de théâtre d’ombres. Pendant des mois nous avions approfondi le sujet du monstre qui devait être notre fil directeur tout au long de la soirée.  Notre classe de seconde a pu étudier ce sujet dans différentes matières, comme le français et l’anglais.  En septembre, notre professeur principal, Mr Gauthier, nous a annoncé que nous participerions au PAG, projet d’aide globalisé, afin de présenter en fin d’année le résultat de ces mois d’investissement.  

Nous avons d’abord pu, en français, dissocier les définitions du sujet « monstre ». Il existe des monstres physiques et psychiques. Nous avons beaucoup travaillé sur son rôle dans l’inconscient, sur sa place dans le monde du rêve et de la poésie, avec notamment la diffusion du film La Belle et la Bête de Jean Cocteau. Ce film en noir et blanc datant de 1946 reprend le conte publié en 1757. Il illustre parfaitement l’idée que le monstre devient un outil pour révéler notre propre monstruosité. C’est le fruit de notre imagination. A l’instar de Cocteau qui utilise le noir et blanc pour sublimer les personnages, ce film nous a permis de mieux réfléchir sur la façon dont nous allions utiliser le théâtre d’ombres pour illustrer le thème. Nous avons peu après visionné des extraits du spectacle de marionnettes de Charleville Mézières, et je crois que c’est véritablement en janvier que j’ai pu saisir le spectre de notre spectacle, en m’aidant des archives de celui de l’année dernière.  Mais j’avais encore quelques doutes sur la façon dont la magie propre à ce genre de représentation allait s’opérer avec des éléments aussi sommaires que du carton et des bouts de ficelles. Fin mars, nous sommes allés voir le dernier spectacle du célèbre ombromane et illusionniste Philippe Beau,  artiste associé à la Comète.  Cette soirée envoûtante et fantasmagorique a, malgré quelques longueurs, su nous insuffler l’énergie créative qui nous manquait, une nouvelle perspective dans la finalité de notre travail. Armé uniquement de ses mains, l’artiste a déployé sous nos yeux un univers aussi bien féerique qu’enfantin. En  janvier nous avions débuté la rédaction de nos « story-board », d’abord résumés, puis écrits de bout en bout avec les dialogues et les didascalies.  Ce travail de groupe nous permit de mieux réaliser quel serait le fond de notre création, car nous avions désormais une idée de la forme. Et si ce n’est de façon harmonieuse, du moins nous avons su équitablement réunir nos idées.  Le plus difficile fut de créer un lieu et des personnages aussi bien simples que riches visuellement.  L’histoire dut être épurée plusieurs fois.  J’ai apprécié tout particulièrement ces moments d’échanges, tant avec notre groupe qu’avec les autres, et je pense qu’une telle symbiose autour de ce projet ne fut jamais aussi forte que lors de l’écriture à trois ou quatre de ce qui devrait être notre représentation du monstre. Le sujet, qui pouvait être très évasif ou très littéral,  nous permit de choisir totalement notre ligne de conduite.  Puis nous avons appris ce dialogue après nous avoir attribués les rôles, et nous avons « joué » la scène de façon assez sommaire devant la classe.  Le but de cette mise en scène était pour moi de « lisser » le texte, c'est-à-dire de gommer les imperfections illisibles mais audibles.
 Ainsi, avant la dernière semaine qui devait concrétiser ces mois d’études, nous avons pu découvrir et comprendre le sujet, « les monstres » afin de nous l’approprier. J’ai particulièrement aimé les moments de partage autour du sujet que ce soit avec la classe ou avec notre groupe. Mais j’ai parfois regretté l’aspect trop théorique que prenait le sujet, nous éloignant de l’idée principale. Je comprends toutefois que ces approches ont été le moyen pour nos professeurs d’intégrer le sujet à leur programme.

Notre professeur a dû découper la semaine qui se déroulait du 20 au 24 avril suite à un problème d’emploi du temps. Le 7 avril nous avons rencontré André Parisot, créateur de la Boite Noire, compagnie de marionnettes. Durant la journée nous lui avons présenté nos textes joués sur scène.  Deux semaines plus tard, le 21 avril, nous débutions notre semaine banalisée. Après avoir découpé nos formes dans du carton rigide, notre groupe a pu, comme les autres, passer devant Mr. Parisot. Ce moment fut très intéressant, chaque groupe pouvant découvrir en même temps que les professeurs son travail. Je ne pensais pas ce travail de mise en scène si minutieux.  A l’aide de baguettes, nous déplacions les personnages et les lieux derrière les panneaux entoilés. Rien ne fut laissé au hasard,  les éclairages étaient rigoureusement éteints et rallumés au moment juste. Mr Parisot nous montra comment animer nos personnages en les manipulant selon leurs actions. Cette année, certains groupes travaillèrent sur trois panneaux de toile tendue, afin d’abréger au maximum les pauses entres les scènes.  Le tout fut enjolivé par de la musique, et des jeux de lumières. Nous avons parfois utilisé notre propre corps pour jouer une scène. Tout en étant le plus attentif possible, il fallait surtout veiller à « disparaître » de la scène, à ne plus exister que par notre main qui guidait les personnages, en excluant tous les bruits ou mouvements parasites. Les formes prenaient vie de la même façon que le pantin de bois se transformait en Pinocchio. 

Le vendredi 24 avril, après une répétition générale assez catastrophique, que Mr Parisot attribua à l’anxiété, nous avons accueilli les spectateurs vers 19h. Deux élèves prononcèrent un discours de remerciement, tout en expliquant brièvement notre travail. Les groupes attendaient leur tour en file le long des gradins. Le tout avait un air de sentence irrévocable : plus le nombre de personnes devant nous diminuait, plus nous savions notre tour proche. C’était assez inquiétant et excitant. Nous connaissions les scènes des autres groupes par cœur, mais j’eu l’impression de les redécouvrir en même temps que les spectateurs. Et à mesure que les élèves disparaissaient de l’autre côté de la salle, je réfléchissais sur le but premier de cette expérience. Je crois que plus que leurs applaudissements, j’ai apprécié des spectateurs de pouvoir les observer, regardant la représentation, réagissant là où il fallait réagir, parfois riant là où il aurait fallu se taire, et vice versa.  Notre groupe passait en dernier, et nous avons eu un public assez agréable. Contrairement à la répétition, il n’y eut aucune fausse note. Nous avons salué le public, et nous avons pu profiter de l’apéritif que nous avions organisé.

Ainsi se termina ce nouveau projet PAG, auquel j’ai eu globalement la joie de participer.  Avec l’aide de nos professeurs, nous avons pu laisser libre cours à notre imagination sur un sujet bien choisi. J’ai pu découvrir un nouvel art de la scène assez méconnu, alors même que la capitale de la marionnette, Charleville-Mézières, est dans la région. Ces recherches furent très enrichissantes, et je regrette que notre travail soit peu connu dans Chalons, de même que les projets PAG en général, puisque je ne connaissais pas l’éventualité pour moi de rentrer dans une classe avec un tel projet. Notre blog, qui présente notre activité tout au long de l’année, est très documenté, et rassemble le fruit de notre travail. J’encourage bien évidemment les professeurs concernés à maintenir ce projet l’année prochaine, en espérant qu’il soit toujours possible de le réaliser dans les années futures.
 
Héloïse  CHEVALIER
 

vendredi 22 mai 2015

L'Hebdo du vendredi, article publié le 3 avril 2015
Du design au théâtre, il n’y a qu’un pas...de géant !
Avant d’être directeur artistique de La Boîte Noire, la compagnie de théâtre d’objets et de marionnettes qu’il a créée il y a bientôt 25 ans, André Parisot était designer. Rencontre avec un passionné de l’image qui présente le spectacle « Les derniers géants » dans le cadre du festival Méli-Môme qui se déroule jusqu’au 8 avril.

En 1989, André Parisot a quitté son poste de designer pour créer la compagnie de théâtre d'objets et de marionnettes La Boîte Noire.

En 1989, André Parisot a quitté son poste de designer pour créer la compagnie de théâtre d'objets et de marionnettes La Boîte Noire. (© l'Hebdo du Vendredi)
Tout quitter du jour au lendemain pour vivre sa passion. C’est ce qu’a fait André Parisot à la fin des années 80. Designer chez Electrolux, il envoie valser les gazinières, réfrigérateurs et autres appareils électroménagers pour se consacrer à une mécanique plus subtile et expressive : celle des marionnettes. « Je ne me sentais plus à l’aise avec le métier et surtout avec le marketing. J’ai eu envie de rencontrer le spectateur avec de vraies raisons, de vrais actes pour partager ma vision du monde, sans aucune prétention », explique celui qui est aujourd’hui directeur artistique de la Cie La Boîte Noire. Un rêve éveillé. « On peut avoir la tête dans les nuages, mais on reste aussi les pieds dans la réalité. Une compagnie, c’est aussi une entreprise ».

Une vingtaine de spectacles à son actif

Lorsqu’il décide de créer sa propre compagnie de théâtre d’objets et de marionnettes, ce n’est pas un hasard puisqu’il pratique déjà le théâtre amateur depuis de nombreuses années, en parallèle de son activité de designer. « Ça a peut-être à voir avec mon métier précédent, par rapport à l’histoire que peut raconter un objet. Quand je conçois un spectacle, ça commence toujours par des images ». Tout débute donc avec des croquis, un storyboard puis c’est la marionnette qui prend vie dans la tête d’André Parisot avant d’être fabriquée à la main par cet artiste-artisan du spectacle. Elles sont généralement en bois ou en pâte à papier, avec un corps articulé grâce à des ficelles ou du cuir. D’ailleurs, sa maison est remplie de personnages et d’objets prêts à s’animer pour nous raconter leur histoire, comme autant de souvenirs de spectacles passés ou à venir. « Il y a une force qui émane d’une marionnette lorsqu’elle est bien manipulée. Il y a une vraie présence qui tient presque de l’envoûtement ».
Aujourd’hui, la compagnie a une vingtaine de spectacles à son actif qui tournent dans la région, en France mais aussi pour quelques-uns à l’étranger : Québec, Maroc, Tunisie, Slovaquie. Certains sont adaptés de textes de Georges Perec, d’Oskar Panizza ou de l’opéra de Bizet tandis que d’autres sont de véritables créations. Mais ce qu’André préfère par dessus tout, ce sont les spectacles sans paroles. « Le visuel, c’est quelque chose qui me poursuit ». Dans une région qui abrite l’institut international de la Marionnette, on sait que cette discipline ne se cantonne pas à la jeunesse. Mais s’il avait quelques réticences au début, travailler pour le public de la petite enfance s’est finalement avéré très enrichissant. « C’est une ambiance très particulière, ça passe par le regard. Ce qui est drôle, ce sont les séances tous publics où les parents viennent avec leurs petits sur les genoux. Il y a des échanges qui se créent».

Un cabinet de curiosités sur les géants

Alors forcément, la Boîte Noire fait régulièrement partie de la programmation du festival Méli’Môme. Pour sa treizième participation, la compagnie présentera cette année un spectacle construit comme un cabinet de curiosité, Les derniers géants, créé avec la MJC intercommunale d’Aÿ, celle-là même qui a vu naître la compagnie. Le livre de François Place raconte l’histoire d’Archibald Léopold Ruthmore, un riche savant qui achète une dent de géant qui va le conduire jusqu’au pays des géants. A son retour, il rencontre le succès et rédige des ouvrages encyclopédiques, des dictionnaires linguistiques, participe à des conférences... Mais lors d’une deuxième expédition, il découvre que de faux explorateurs ont pillé l’endroit et détruit cette civilisation. En proie à la culpabilité, Archibald Léopold Ruthmore abandonne ses biens et décide de devenir matelot. Il y a deux ans, André a eu envie de monter cette histoire, mais sans jamais montrer les géants. « J’ai voulu travailler sur le récit sans être dans un rapport théâtral ». D’où le choix de cette forme artistique qui se présente comme un récit de voyage où le spectateur est invité à se promener dans le cabinet de curiosités d’Archibald Léopold Ruthmore. Neuf objets sont présentés : la dent de géant, un iconoscope qui nous entraîne sur le fleuve noir, dans la jungle, un traducteur neumatique qui décrypte le langage des géants, un dermovisiographe, un rocher, un oscillogramme à pendularité verticale et positionnement abatiquo-cinétique... Pour comprendre tous ces objets, deux guides animent l’exposition. André y interprète André Robinson, petit-fils de la gouvernante d’Archibald.
Festival Méli'Môme jusqu'au 8 avril.
    
Repères
André Parisot naît en 1953 dans la petite ville de Neufchâteau, dans les Vosges. En 1971, il commence des études artistiques aux Beaux-arts de Reims. Après un an de service militaire, il intègre, en 1977, l’entreprise Electrolux en tant que designer. Il est chargé de la conception esthétique des appareils électroménagers. Il y travaillera pendant quinze ans mais la prépondérance du marketing le poussera finalement à démissionner pour embrasser une toute autre carrière dans le milieu artistique. Il crée alors la compagnie de théâtre d’objets et de marionnettes La Boîte Noire, en 1989. Les spectacles vont s’enchaîner sous sa direction artistique : Le capitaine Pic ou le triomphe du règlement (1990), Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? (1991), L’œil de la baleine (1991), Espèces d’espaces (1992)... Jusqu’à aujourd’hui avec Les derniers géants (2013), présenté dans le cadre du festival Méli’Môme. Le prochain spectacle ? Une petite forme autour du Guignol de Jacques Prévert.