lundi 24 novembre 2014

La Belle et la Bête


Maquette de l’affiche de La Belle et la Bête – Jean-Denis Malclès, 1945 © ADAGP, Paris 2013, exposition Jean Cocteau et le cinématographe, La cinémathèque française

La Tribune des lycéens
13 novembre 2014


CINÉZOOM


LA BELLE ET LA BÊTE N’ONT PAS PRIS UNE RIDE

70 ans après sa sortie en 1946 La Belle et la Bête, le chef-d’oeuvre de Jean Cocteau, nous fascine toujours autant. La réécriture cinématographique du conte de Mme de Beaumont plonge le spectateur dans un rêve éveillé, où l’irréel et le réel se confondent. Servi par les subtils éclairages d’Henri Alekan, le film questionne les apparences et la monstruosité et fait dialoguer l’innocence et le désir.

La Belle et la Bête présente une dimension onirique qui transcende les époques et les styles. Les trucages malicieux utilisés par Cocteau, que ce soient les bras-chandeliers qui bougent tout seuls ou encore les portes qui s’ouvrent d’elles-mêmes, nous transportent dans un monde irréel où le temps ne semble pas s’écouler. Jean Marais et Josette Day nous emmènent avec eux dans un univers où la magie, le rêve et la sensibilité prédominent, dans un univers qui année après année ne vieillit pas.

Les effets de lumière manipulés de façon prodigieuse par Henri Alekan sont d’une incroyable magnificence. Les acteurs et les décors sont sublimés par ses clairs-obscurs, il suffit de voir la beauté du visage de la Belle. Mais ces jeux de lumière n’ont pas qu’une valeur esthétique. Ils sont mis au service du film et font partie de son écriture même. Ils symbolisent la différence entre la Belle et la Bête. Tout ce qui concerne la Bête, que ce soit l’intérieur du château ou la Bête elle-même, baigne dans des teintes sombres, alors que Belle est toujours accompagnée d’une lumière blanche, presque immaculée. Ces jeux de lumière caractérisent donc l’opposition entre un monde irréel et réel, entre le désir et la pureté.

Derrière son image de conte pour enfants, le film de Cocteau est une réflexion sur l’image du monstre. Il s’interroge sur la nature de la monstruosité. La monstruosité est-elle forcément physique ou peut elle être plus subtile ? Malgré sa beauté apparente, Avenant cache en lui un être violent, arrogant, égoïste, prêt à brusquer Belle pour assouvir ses désirs. Ne serait-ce pas lui, le monstre ? Car derrière sa laideur, la Bête est un homme prévenant, gentil et qui, même s’il brûle de passion pour Belle, ne franchira jamais la ligne.

Le film étant sorti à l’époque de la découverte des camps de concentration et du procès de Nuremberg, on peut en sentir l’influence.  Cocteau a été marqué par la monstruosité de l’époque et il réfléchit à la vraie nature du monstre. Même si le film date de1946, la question des apparences et du monstre reste un sujet d’actualité.

Jean Cocteau a réalisé un film rempli de poésie, de beauté, de magie, et qui si vous vous laissez porter vous charmera  et vous entraînera dans un autre monde le temps d’une heure et demie.

PLUME
(alias Clara Meyer, 2nde 2)
La Belle et la Bête


Jean Marais et Josette Day © La Belle et la Bête, Jean Cocteau, 1946, SNC (groupe M6)/Comité Cocteau, crédits photos G.R. Aldo


LYCINÉ du 13 novembre 2014

Rubrique Cinéma (re)trouvé

QUI EST LA BÊTE ?

En 1945, Jean Cocteau, déjà poète, peintre, dramaturge et romancier, poursuivait sa carrière de cinéaste après une cure de désintoxication avec La Belle et la Bête. Pour ce film, Cocteau choisit la star de l’époque, Jean Marais, et Josette Day, sûrement parce qu’elle a le visage aussi pur que celui d’un nouveau-né. Cette réécriture cinématographique du conte de Mme de Beaumont, réalisée au sortir de la Seconde Guerre mondiale, nous emporte dans un monde féerique en nous ensorcelant à l’aide du mythique « Il était une fois ». Ce qui est d’autant plus magique, c’est qu’en nous demandant d’être naïfs comme des enfants, le film parvient à susciter notre réflexion et à traiter des problèmes de l’époque.

D’abord Cocteau utilise de nombreux procédés afin de jouer avec la magie. Henri Alekan, son chef opérateur, éclaire la Belle et le monde réel auquel elle appartient, mais laisse la Bête et son domaine dans la pénombre. Sous l’influence de Gustave Doré, les effets spéciaux permettent une illusion inspirée de Georges Méliès et nous font entrer dans une dimension onirique où les images se succèdent comme dans un rêve. Cette féerie observée dans le château de la Bête s’oppose à nouveau au réalisme du monde de la Belle. En effet, quand le père de Belle se perd dans la forêt, on commence déjà à voir apparaître des phénomènes inexplicables tels que des jeux d’ombres aberrants. Certains passages offrent un silence complet où le spectateur s’interroge sur ce qui va se passer. De plus le maquillage de la Bête fascine toujours autant et n’a pas vieilli.

Ensuite, le film pose plusieurs problématiques qui entraînent la réflexion chez le spectateur. En premier lieu, la Bête brûle de désir (dans les deux sens du terme « brûler ») pour la Belle, mais se retient, contrairement à Avenant qui serait presque prêt à abuser d’elle. Pourtant, ces deux personnages sont tous les deux joués par Jean Marais, ce qui crée un lien entre eux. Cocteau nous invite donc à réagir sur cette question de la sexualité, mais aussi sur celle de la monstruosité dont l’homme s’est montré capable à l’époque. La Bête est traitée comme un monstre malgré son respect envers la Belle, c’est pourquoi Avenant et la Bête échangent leur apparence à la fin du film.

Ainsi La Belle et la Bête est un chef d’œuvre merveilleux qui répond à deux questions : « Qu’est-ce que la véritable beauté ? », mais surtout « Qui est la Bête ? »

Bella Beth 
(alias Marion Pourrier, 2nde 2)

vendredi 14 novembre 2014

La galerie des monstres de Gustave Doré

Londres


 C’est en 1869 que prend forme le projet de London: a Pilgrimage, à l'initiative de Blanchard Jerrold qui s’occupe d'écrire les textes alors que Doré les illustre. C’est un artiste reconnu internationalement de son vivant.


I.            Identité de l’œuvre 




Le journaliste Blanchard Jerrold demande à Gustave Doré en 1869 de travailler avec lui sur un portrait de la capitale anglaise.

v Doré doit habiter à Londres trois mois par an, pendant cinq ans, pour travailler sur le projet. Le résultat est une série de 180 gravures, London: A Pilgrimage, publié en 1872. Ces gravures ont été critiquées par de nombreuses personnalités pour sa représentation de la ville qui montre trop ses pauvres et ses taudis. De nos jours, ce livre est considéré comme un de ses chefs-d'œuvre, et c'est un véritable trésor pour les historiens comme pour les Londoniens. Il établit un portrait de la capitale à un tournant de son histoire, en pleine industrialisation, avec une population passant du simple au double, alors qu'elle représentait le futur des villes du monde entier.

I   Le récit

v Dans l’œuvre de Blanchard Jerrold, illustrée par Gustave Doré, il est question de la ville de Londres au XIXème siècle. A cette époque, la ville est en pleine industrialisation et sa population augmente à une vitesse impressionnante, de ce fait les différences entre les classes sociales sont beaucoup plus importantes. Pour réaliser cette œuvre il a dû loger pendant plusieurs mois à Londres pour trouver l’inspiration de ces gravures mais aussi pour que celles-ci reflètent la vraie vie londonienne, c’est grâce à ce séjour qu’il a pu graver les 180 dessins que continent ce livre.

v Lorsque l’on observe les gravures, on peut identifier deux styles bien distincts:


·       Tout d’abord la vision féerique de Londres: celle de la noblesse où l’on peut voir les femmes vêtues de robes somptueuses accompagnées de leur cavalier à un bal comme le montre cette gravure, la richesse est présente lorsque l’on regarde celle-ci.

·       Puis il y a la vision presque d’horreur: celle de la population  pauvre entassée dans des rues étroites et très hautes qui font pensées à des gouffres sans fonds, comme s’ils étaient des animaux en cage  qui tentent de s’échapper pour survivre à l’évolution de l’industrie qui submerge la ville. Cette partie de la population est constituée principalement d’ouvriers, de miniers ou d’artisans qui se retrouvent remplacés peu à peu par l’avancée industrielle. 


v Dans cette ville qui est l’une des plus grandes et des plus puissantes de l’époque, la misère et la pauvreté côtoient la richesse, les quartiers pauvres sont à côté des quartiers riches et pourtant lorsque l’on observe les deux, on se croirait dans deux mondes bien différents.
v Gustave Doré nous dévoile la vie quotidienne des pauvres ainsi que des riches mais en appuyant fortement sur le contraste entre les personnes et en critiquant ce dernier.
v Le but de cette œuvre est donc de faire prendre conscience aux lecteurs de cette différence flagrante entre deux « catégories » de personnes qui font pourtant partis de la même population londonienne.

I     Le côté monstrueux de l’œuvre

v Dans ce livre, le coté monstrueux est Londres en elle-même. C’est dans son architecture que se cache le monstre de cette ville, les gens y sont entassés, poussés, certains quartiers sont dotés de ruelles étroites et très hautes où l’impression d’étouffement et d’enfermement  y est très forte, on pourrait même se croire prisonnier entre ces immeubles et ces murs de briques.

v Il y a également des bâtiments très imposants comme des monuments …

v Mais le problème étant que dans cette ville possédant une population qui doubla en quelques années, elle ne put s’agrandir pour permettre à toutes ces personnes de se loger convenablement ou de pouvoir circuler librement dans les rues les plus chargées par exemple comme le montre la gravure si dessous où l’on voit une rue où les chevaux et les piétons sont côtes à côtes, les gens sont les uns sur les autres et il y est quasiment impossible de réussir à avancer convenablement.

v Toute la moitié inférieure de la gravure est uniquement constituée de la foule dans la rue alors que la moitié supérieure est constituée des bâtiments assez imposants tels qu’un édifice religieux ou administratif au fond, un pont  et plusieurs logements types immeubles ou maisons.

v Puis, tout en haut, il y a le ciel, il parait couvert, ce qui pourrait avoir un rapport direct avec l’industrialisation de la ville notamment à cause des usines qui sont en plein développement.

Mathilda Cresson, Léa da Mota et Emma Giancola

mardi 11 novembre 2014

La galerie des monstres de Gustave Doré

Les poissons de Münchausen


Les Aventures du Baron de Münchhausen fut écrit et publié pour la première fois en 1785 par l'écrivain allemand Rudolf Erich Raspe en anglais à Oxford. Il fut traduit en allemand et publié pour la seconde fois par Gottfried August Bürger un professeur de Göttingen en 1786. Il fut aussi traduit en français par Théophile Gauthier (fils) avec des illustrations de Gustave Doré. Rudolf Erish Raspe est né en 1737 à Hanovre et est mort en 1799 à Muckross.



Cette gravure est une œuvre de Gustave Doré qui représente le baron de Münchausen sur un cheval et qui se trouve face à plusieurs types de poissons. L’utilisation du noir semble faire penser à une œuvre surnaturelle. En effet les poissons ont l’air attirés par le cavalier qui se trouve ainsi mis en valeur mais incite aussi le spectateur à regarder au centre de l’œuvre. Ses poissons ont aussi un air sympathique (ils ont l’air de sourire au cavalier). Le cavalier n’a l’air nullement paniqué par le nombre important de poissons présents.

Gwenaël Fanget, Anthony Vallery et Sarah Genel

La galerie des monstres de Gustave Doré

La forêt


Atala est un roman écrit par François-René Vicomte de Chateaubriand et qui a été publié en 1801. L'exotisme, le lyrisme,la nature, la religion et l'amour sont les cinq caractéristiques romantiques dans Atala.


Voici une gravure dessinée par Gustave Doré pour illustrer Atala de Chateaubriand. Nous avons choisi cette image car Gustave Doré représente les arbres de telle manière qu'ils nous paraissent gigantesques et monstrueux à la fois. Surtout lorsque l'on remarque les humains au fond de l'image qui apparaissent comme des êtres minuscules face à cette forêt. On remarque aussi le détail des racines qui rampent sur le sol et nous donnent une impression d'animal s'approchant de nous au fur et à mesure. Les lianes semblables à des vêtements en lambeaux et les branches crochues des arbres renforcent l'aspect monstrueux.


     L'image représente le moment où Atala est perdue dans la forêt. Ce qui est surprenant, c'est que dans son livre, Chateaubriand n'évoque en aucun cas la monstruosité du paysage. Gustave Doré nous présente donc une vision différente de celle de Chateaubriand.

Manon Rocton, Loubna Ennajih et Lucie Martinez

La galerie des monstres de Gustave Doré

Roland furieux

Le Roland furieux est un poème chevaleresque de l'Arioste, commencé en 1503 et édité dans sa version définitive pour la première fois en 1532. Il est composé de 40 puis de 46 chants, soit environ 38 000 vers. Il combine les aventures de Charlemagne avec la tradition italienne. Il est composé de trois intrigues principales :

               La guerre entre les mécréants et les chrétiens.
               La passion déçue de Roland pour Angélique qui débouche sur sa folie.
               Les amours du Sarrasin Roger avec Bradamante.

Il fut la source d'inspiration de plusieurs musiciens (Lully, Scarlatti, Vivaldi, Haendel et Haydn). C'est un chef-d'œuvre de la littérature désengagée : il a été écrit pour distraire et divertir.


« Roland furieux égorge des ours » est une œuvre de Gustave Doré, datée de 1879, qui illustre le roman de l’Arioste «  Le Roland furieux ». C’est une gravure conservée à Paris, à la Bibliothèque nationale de France. Elle illustre le chant 24 intitulé « Folie de Roland ». La gravure représente un homme, qui semble être Roland qui plaque des ours contre un mur. La scène se passe dans un espace  clos  qui pourrait être une grotte. Les ours sont au nombre de sept : Roland en plaque cinq contre la paroi tandis que deux autres à l’arrière-plan s’enfuient. 

Sur la gravure on peut se demander qui des ours ou de Roland est le plus monstrueux. En effet, l’ours est un animal violent et c’est lui qui en général est considéré comme un monstre. Mais sur cette image c’est Roland le plus violent, le plus bestial : il plaque contre le mur cinq ours immenses, comme pris de folie (comme semble l’indiquer le titre du chant dont l’œuvre est extraite.)  Dans ces conditions Roland tient le rôle du monstre et les ours ne sont que des victimes de sa folie.

Elisa Roux, Evangéline Michelet et Lisa Filali

La galerie des monstres de Gustave Doré

Les serpents de mer


« I WATCHED THE WATER SNAKES »

        « Ses rayons se jouaient sur la mer brûlante : on eût dit la gelée blanche qu’avril répand sur la terre ; mais au milieu de l’ombre projetée par le navire, l’onde ensorcelée ardait toujours, calme et d’un rouge terrible. 

        Au-delà de ce reflet, j’aperçus des serpents d’eau ; ils se mouvaient dans des voies de clarté blanche, et quand ils dressaient leurs têtes au-dessus de l’onde, une lumière fantastique s’en détachait en blanches étincelles. »


Samuel Coleridge, La Ballade du vieux marin (1798).



        Cette gravure de Gustave Doré illustre l'histoire, le poème de la Ballade du vieux marin de Samuel Coleridge.
        La scène se passe pendant la nuit. La proue dessine une ligne diagonale puissante autour de laquelle la composition s’organise. Sur la partie gauche de l’image, les voiles sont affalées sur la proue du navire visible au premier plan. Elles forment un écran qui masque la perspective et ferme l’espace. Cette partie de la gravure est à l’image de  l’avenir : vide, désespérant et sans horizon. Assis au bord du navire, au milieu des voiles, le vieux marin est une figure de proue, image même de la désolation. Il paraît faible et abattu.  Autour de son cou est suspendu le cadavre de l’albatros qu’il a tué, symbole de la malédiction pesant sur le navire.
        A la droite de l’image, dans la mer, on peut apercevoir des monstres marins envoyés par la Nature. Ils rôdent autour du bateau, tourmentant ainsi le marin, seul survivant à bord du voilier. Les lignes sinueuses de leur corps s’opposent à la raideur de la proue. Ces animaux fantastiques évoquent ainsi la vie, le mouvement.
        Cette gravure est très représentative de l'oeuvre car on y distingue des éléments majeurs de l'oeuvre. Elle illustre le passage où le marin est seul sur le navire et où il se désole du triste sort de ses camarades et de lui-même. De plus il a l'air préoccupé et pensif, sûrement à cause du poids de la malédiction ainsi que de l'envoi par la Nature de monstres et de créatures hideuses pour le tourmenter.
     Cette gravure est nette et réussie, d'où notre choix. Elle peut être attribuée avec certitude à Gustave Doré, sa signature étant visible en bas, à gauche de l'oeuvre.

Clara Meyer, Clara Sebbag et Fabian Guillaumet

La galerie des monstres de Gustave Doré

Gargantua le géant



    « L'enfance de Gargantua » est une gravure de Gustave Doré (1832-1883), qui date de 1854, avec pour dimensions : 33 x 44,2 cm, actuellement exposée au musée d'Art moderne et contemporain à Strasbourg. Les techniques utilisées sont l’aquarelle, la plume et l'encre sur traits de crayons.

    Elle représente une famille de géants, dans leur palais -certainement- ainsi que quelques serviteurs et sujets. C'est l'Enfance de Gargantua.

Les personnages 

    Au premier abord nous sommes plutôt attirés par une sélection de personnages :
L'enfant, qui est Gargantua, sa mère (Gargamelle) et un petit attroupement de dames, en effet ils portent des habits de couleurs vives, la couleur dominante étant le bleu. Ensuite, en promenant notre regard nous nous attardons sur un autre personnage proche de Gargamelle ; observant lui aussi Gargantua, c’est son père Grandgousier, les habits plutôt gris-jaunes avec quelques touches de bleu.Et sur le côté droit ainsi que sur le côté gauche on observe des serviteurs et des sujets.

    Sans même connaître l'histoire on peut en déduire que les personnages au centre de la gravure sont d'origine noble : ils portent des vêtements éloquents,

- Gargantua est habillé de blanc, de rouge et de bleu. Le blanc et le bleu étant tout deux des couleurs représentatives du blason de son père. Le blanc désigne la joie, le plaisir, les délices, les réjouissances, le vie ; le bleu représente les choses célestes. Et le rouge était autrefois la couleur de la noblesse, son col est aussi agrémenté de fils d'or, mode de l'époque, très influencée par celle espagnole : or; argent, perles… Il est aussi coiffé d'un chapeau extravagant, bleu avec de la dentelle, des froufrous ou de la mousseline blanche,

- Gargamelle est vêtue d'une longue robe bleue, ornée d'un voile sur la tête, elle possède aussi des bijoux et son col est tissé de fil d'or.

 - Grandgousier, lui, est vêtu d'un habit jaune ,avec quelques touches de bleu. Et coiffé d'un chapeau aussi.
               
 - Les chiens sont ceux de Grandgousier ; Gargantua, jouait, et mangeait très souvent avec eux.

- Les dames présentes, également bien habillées. 
                               
Le décor 

Le décor, ou l'arrière-plan, est très léger, on pourrait penser à une esquisse, il représente -malgré les traits assez fins et les couleurs plutôt ternes, gris-jaune- le château de la famille.
On peut apercevoir quelques taches de bleu sur la gauche, mais on ne peut rien dire de plus dessus,

Les objets et les serviteurs 

    Les livres: Ils témoignent du fait que Gargantua est très intelligent, que c'est un futur érudit ; en effet dès son plus jeune âge son père décida d'employer un professeur de Latin : Thubal Holoferne; à sa mort il choisira Ponocratès, un précepteur humaniste vivant à Paris, comme professeur. Gargantua héritera donc de ce penchant « intellectuel » et « humaniste ».

    La balle et l'instrument: Gargantua jouait beaucoup avec les chiens de son père et était un enfant plein de vie qui touchait à tout.

    L'épée : L’écuyer Gymnaste lui apprend le métier des armes ; Ponocratès et Eudémon développent son goût de l'effort, sa justice et son esprit critique. Quand le temps n’est pas propice aux exercices, il apprend l’art, la métallurgie, l’artisanat, la rhétorique, l’escrime, l’herboristerie… On peut aussi penser qu’elle a un lien avec la future guerre entre Gargantua et Picrochole.


    Les serviteurs: Ils sont nombreux et viennent chacun avec une jarre, en effet ces géants consomment beaucoup, il a fallu 17.900 vaches à la naissance de Gargantua pour lui donner à boire.
  
Point de vue général 


Ici la monstruosité est plutôt physique, car elle représente des géants, donc des êtres a priori très grands, imposants, on ne peut pas vraiment dire que le fait que Gargantua pointe son épée vers les dames puisse être un acte monstrueux car c'est un enfant. En effet il y a aussi un côté amusant à cette gravure, parce que Gargantua est jeune, son "acte" n'est donc pas à prendre au sérieux , il est maladroit.

Nina Logoté, Agathe Metzger et Chloé Aubriet

La galerie des monstres de Gustave Doré

Lucifer


Dante, La Divine comédie, "L'Enfer", 34


Dante et Virgile accèdent au neuvième cercle, celui des traîtres, recouvert par les eaux gelées du Cocyte, un des fleuves des enfers, et divisé en quatre zones. La première (Caina, de Caïn qui tua son frère) punit les traîtres à leurs familles, dans la seconde (Antenora, d’Antenor qui livra Troie aux ennemis grecs) il y a les traîtres à leur patrie, la troisième (Tolomea, du roi Ptolémée XIII qui tua Pompée, son hôte) est réservée aux traîtres à leurs hôtes. Enfin la quatrième (Giudecca, de Judas qui trahit Jésus) est consacrée aux traîtres à leurs bienfaiteurs. Dans cette dernière se trouvent les trois plus grands traîtres : Cassius, Brutus (qui ourdirent l’assassinat de César) et Judas (qui vendit Jésus aux Romains), Leur peine consiste à être broyés dans les trois bouches de Lucifer.



Dante et Virgile se trouvent dans la quatrième zone du neuvième cercle, face à Lucifer. Les deux poètes sont sur une berge, à côté du lac où se trouve Lucifer. Dans le lac on voit d’autres formes, celles des prochaines âmes qui vont se faire dévorer par Lucifer probablement. Ce dernier est à l’arrière-plan. Il est gigantesque, en comparaison Dante et Virgile sont minuscules. Lucifer est assis, les jambes croisées, il tient une âme dans ces mains qu’il porte à sa bouche. Son visage est rongé par une barbe qui met en valeur son regard noir, tourné vers nous. Il possède des ailes semblables à des ailes de chauve-souris, elles sont pourvues de griffes aux articulations et elles entourent Lucifer, comme dans un cocon protecteur. Il est l’élément le plus visible dans la gravure, il occupe les trois quarts de celle-ci. Tout le reste de la gravure est un paysage vide, le seul autre élément remarquable sont Virgile et Dante.

Inès Duquesnois, Clara Ferro et Elina Barthe

La galerie des monstres de Gustave Doré

Le Léviathan


La destruction du Léviathan est une gravure de Gustave Doré, réalisée en 1865. Dans cette gravure, Gustave Doré représente une bête monstrueuse : le Léviathan. Celui-ci est un monstre tiré de la Bible.

Le Léviathan est un monstre marin cité à plusieurs reprises dans la Bible. Il apparaît dans des psaumes (74,14 et 104,26), dans le livre d'Esaïe (27,1) et le livre de Job (3,8- 40,25 et 41,1). Cette gravure-ci, illustre le livre d'Esaïe :

« Ce jour-là, le Seigneur prendra sa grande, sa terrible, sa puissante épée, pour intervenir contre le monstre Léviathan, le serpent tortueux, insaisissable; et il tuera ce dragon des mers. »

L'œuvre représente la chute du Léviathan tué par Dieu. Le Léviathan est un immense serpent ou dragon de mer, capable d’engloutir le soleil. Il est connu pour être le monstre des enfers.

Cette gravure est composée de deux parties :
- La partie supérieure est occupée par Dieu. Il représente le bien, la bonté, donc il est très lumineux et plus clair que l'autre partie de l'œuvre.
- La partie inférieure est composée du Léviathan. Le monstre est le symbole du mal, il est représenté dans une couleur très sombre.

Les nuages sont la séparation du bien et du mal, Dieu est posé sur eux. Ceux-ci peuvent être rapportés aux vagues et à la queue du Léviathan car ce sont les mêmes mouvements d'arrondis.

Les vagues sont les seuls éléments de la partie inférieure à être éclairées car elles sont mises en valeur par Dieu pour tuer le Léviathan.
           
Nous avons choisi cette œuvre car le Léviathan est une bonne figure du mal et de la bête, elle interprète tout à fait la méchanceté et la cruauté. On peut très bien voir la différence du bien et du mal que ce soit dans la gravure ou encore dans l'histoire.

Le Léviathan nous est présenté comme une bête terrifiante, énorme et indestructible. Il apparaît dans de nombreux passages de la Bible, c’est donc un monstre difficile à combattre, mais Dieu le tue dans le livre d'Esaïe : le bien triomphe du mal.

Floriane Tapin, Aimée Faül-François et Joanna De Azevedo

La galerie des monstres de Gustave Doré


Les loups 

Jean de la Fontaine a écrit "Les loups et les brebis" pendant le règne de Louis XIV, c’est une œuvre classique. Cette histoire raconte la paix conclue entre les loups et les brebis après des années de guerre mais qui finit par être rompue par les loups qui se remettent à manger les brebis. Cette fable est la treizième du livre III et elle a été publiée en 1668.
A travers cette fable, il a voulu dénoncer la guerre perpétuelle entre les différents classes sociales.

Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats
Se virent Loups parfaits et friands de tuerie,

Ils vous prennent le temps que dans la Bergerie

Messieurs les Bergers n'étaient pas,

Etranglent la moitié des Agneaux les plus gras,
Les emportent aux dents, dans les bois se retirent.

"Les Loups et les Brebis", Jean de La Fontaine


"Les loups et les brebis" (gravure de Gustave Doré)
Cette gravure illustre l’œuvre de Jean de la Fontaine "Les loups et les brebis", et plus exactement le moment ou les loups rompent le pacte et vont manger les brebis. Au premier plan nous pouvons voir l’enclos avec les brebis apeurées par les loups qui rentrent dans leur enclos dans lequel l’artiste nous plonge. A l’arrière plan il y a les loups qui rentrent dans l’enclos et parmi eux, il y en a trois totalement noirs, dans l'ombre, derrière l'enclos, aux yeux brillants qui provoquent un sentiment de peur.

            L'image du loup est ici très monstrueuse tout d'abord moralement parce que le loup possède déjà une image très pessimiste en général à cause d'histoires qui racontent des attaques de loups sanguinaires et mortelles sur des hommes ou comme dans cette gravure sur des brebis. Ils sont également sans pitié car ils attaquent des brebis parquées dans un enclos sans défense. Mais aussi physiquement car les loups sont représentés par Gustave Doré de en train de manger les brebis qui hurlent de peur et de douleur.

            Le fait que le graveur nous plonge dans l'enclos des brebis qui s'ouvre devant nous au premier plan est très effrayant car nous nous sentons encore plus concernés par l'attaque. Cela nous effraie d'avantage car cela nous donne le sentiment d'être la prochaine victime des loups.

            Nous avons choisi cette œuvre pas par rapport à la fable mais par rapport à la gravure car sur cette dernière les brebis apeurées par les loups sont très expressives. Mais il y a également les trois loups à l'arrière plan qui se tiennent dans l'ombre et qui ont provoqué en nous un sentiment de peur. Cette gravure nous avait paru très prenante lorsque nous l'avons vue pour la première fois.

Lilyan Cottel, Nicolas Clément et Victor Mallan

La galerie des monstres de Gustave Doré


Gustave Doré entreprit d'illustrer les grandes oeuvres de la littérature universelle, et ses illustrations, très populaires, influencèrent durablement l'imaginaire collectif. Aujourd'hui encore, son imaginaire nous reste familier, grâce au cinéma qui a largement subi son influence.

Romantique, il se caractérise par les ambiances fantastiques qu'il se plaît à créer en jouant avec les effets d'ombre et de lumière, et par les figures monstrueuses ou grotesques qu'il met en scène.

Voici une nouvelle "Doré Gallery", la galerie des monstres de Doré, qui rassemble des gravures choisies et commentées par les élèves de la 2nde2.


La folie de Don Quichotte 

Texte correspondant à l'illustration :

« Enfin, notre hidalgo s'acharna tellement à sa lecture, que ses nuits se passaient en lisant du soir au matin, et ses jours, du matin au soir. Si bien qu'à force de dormir peu et de lire beaucoup, il se dessécha le cerveau, de manière qu'il vint à perdre l'esprit. Son imagination se remplit de tout ce qu'il avait lu dans les livres, enchantements, querelles, défis, batailles, blessures, galanteries, amour, tempêtes et extravagances impossibles ; et il se fourra si bien dans la tête que tout ce magasin d'inventions rêvées était la réalité pure, qu'il n'y eut pour lui nulle autre histoire plus certaine dans le monde. »


Don Quichotte, antihéros de Cervantès et rêveur idéaliste, est assis dans son fauteuil, un livre dans une main et brandissant une épée dans l'autre. Il est entouré de créatures monstrueuses, de princesses et de chevaliers  qui s’empilent les uns sur les autres de manière désordonnée et reproduisent des scènes de combat ou d'enlèvements.

Gustave Doré représente Don Quichotte dans des vêtements et un environnement sale, avec des livres un peu partout dans la pièce, ce qui montre qu’il ne se préoccupe à présent que de sa lecture. La seule lumière provient de la fenêtre et éclaire Don Quichotte ; la plupart des monstres et autres personnages de la salle sont donc dans la pénombre.

Cette gravure illustre au premier chapitre de Don Quichotte de la Manche. Durant ce passage du livre, on observe le début des hallucinations du pauvre hidalgo (comme en témoigne le texte correspondant à l’illustration). En effet, il est en train de basculer vers la folie qui persistera tout au long du livre jusqu’à ce qu’elle prenne complètement possession de lui au moment où il prendra la route. Cette illustration présente donc la monstruosité à travers la folie de Don Quichotte car ses terribles créatures ne sont que le fruit de son imagination ; désormais, Don Quichotte ne discerne plus le vrai du faux,  il n’a plus de limite entre l’imaginaire et la réalité.

L’illustration choisie reflète parfaitement le contenu du roman. Gustave Doré représente Don Quichotte qui paraît complétement fou, à en perdre l'esprit, avec tant de livres entreposés autour de lui auquel il se consacre entièrement. On distingue bien aussi les éléments présents sur la gravure que l'on retrouve dans le roman comme la chevalerie ; le combat, les épées, les chevaliers,  les chevaux, les princesses et, bien sûr, les monstres. En effet, ils sont très présents sur cette illustration, mais le but principal de Doré est de nous montrer la folie d’un homme et de nous prouver combien elle peut être monstrueuse.

Marion Pourrier, Léa Digot et Héloïse Chevalier