Comment Doré met-il en scène la figure du monstre Barbe-Bleue ?
Gustave Doré, "Barbe-Bleue", Illustration pour les Contes de Charles Perrault, gravée par Héliodore Pisan, Paris, J. Hetzel, 1862, planche hors texte, xylographie, 24,4 x 19,4 cm.
Cette œuvre est
une gravure de Gustave Doré illustrant le conte de Charles Perrault, « Barbe-Bleue,
et qui a été gravée par Héliodore Pisan en 1862. La gravure consiste à tailler
une planche de bois, à l’enduire d’encre et à imprimer le motif sur une feuille
de papier. Gustave Doré a bien su représenter la figure du monstre Barbe-Bleue
par trois aspects de cette gravure. Nous étudierons d’abord le jeu d’ombre et
de lumière, la disposition des personnages, et leur apparence.
Tout d’abord
le monstre Barbe-Bleue est mis en relief par l’obscurité dans laquelle l’a
placé Gustave Doré. L’obscurité symbolise le mal, c’est effrayant, angoissant. Ensuite,
Gustave Doré a placé Barbe-Bleue à gauche du tableau, qui est le côté du mal.
Il est situé au-dessus de sa femme, ce qui donne une impression de supériorité
vis-à-vis d’elle. Enfin ce monstre est vêtu de fourrure, il porte une grosse
barbe et une longue moustache. La présence de tous ces poils donne une
impression de sauvagerie.
Ainsi, à
travers cette gravure, Gustave Doré a bien réussi à mettre en relief la figure
du monstre Barbe-Bleue, qui provoque un sentiment d’effroi comme dans le conte
de Charles Perrault.
Victor Mallan
Barbe-Bleue est dominant. Il surplombe la scène en étant surélevé de sa grande taille. L’homme montre sa supériorité en mettant en garde sa jeune femme.
Clara Ferro
La
figure du monstre Barbe-Bleue est mise en valeur par l’organisation géométrique
de la gravure. En effet, la diagonale séparant l’œuvre en deux, de droite à
gauche, le regard de Barbe-Bleue fixe sa femme avec des yeux exorbités alors qu’elle,
elle ne s’intéresse qu’à la clé, puisque son regard, sur la seconde diagonale,
regarde la clé qu’elle entoure de ses mains. De plus, cette même diagonale
coupe la gravure en séparant les deux personnages : Barbe-Bleue se situe
dans la partie supérieure, ce qui montre sa domination sur sa femme qui se
trouver dans la partie inférieure en position de faiblesse.
Floriane Tapin
Doré joue avec
les regards des deux personnages en élaborant un triangle entre Barbe-Bleue, sa
femme et la clé. En effet, Barbe-Bleue observe sa femme alors qu’elle concentre
toute son attention sur la clé qui, pourtant, est encore dans la main de son
mari. Barbe-Bleue a les yeux exorbités et fait un geste de mise en garde à sa
femme, mais elle est tellement obnubilée par ce que son mari s’apprête à lui
donner qu’elle a l’air de ne pas l’écouter. Ses mains entourent cette clé qui
la fascine. Cette clé est positionnée à l’intersection des diagonales de la
gravure…
Marion Pourrier
Comme
ils portent tous les deux des vêtements riches du XVIème siècle, on en déduit
leur richesse. La femme porte une chemise bouffante, une fraise autour du cou,
des perles dans sa magnifique chevelure, et un chaperon : elle nous fait
penser à une reine. Quant à Barbe-Bleue, il prouve son aspect bestial avec une
grosse fourrure en poils de bête et sa barbe qui se fond dedans ainsi que son
chapeau orné d’une plume d’autruche qui fait ressortir son arrière-pensée
sauvage.
Faustine Clauss
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